vendredi 28 octobre 2011

Session 1/Chapitre 4 : Cafèt et Trou Noir [Harley Quinn]

           Hannah !
         Mon amour, ma reine, ma déesse, mon ange. Les qualificatifs manquent. Enfin... Rajoutez-leur le préfixe ex. A trop faire le con, j'ai perdu la seule personne à laquelle je tenais. C'est la seule minette qui me tienne tête, la seule à qui je n'ose pas/plus envoyer des vannes bien grasses, qui font pourtant ma réputation depuis que j'ai 7 ans ! Et c'est la seule qui assure au pieu, qu'il soit dans une chambre ou dans le cœur des créatures qui empoisonnent ma vie/ville.. Elle est là. Malgré tout ce qu'il s'est passé, elle est là. Toujours autant belle et sexy. Et la voir, maintenant, dans cette tenue, en train de buter du ripper, je suis à la limite de l'orgasme. Non mais regardez la courir ! Regardez ses seins moulés par son haut trop serré ! Regardez sa jupe, ras la salle de jeux, qui dévoile une petite culotte immaculée dès qu'elle met un pied devant l'autre.. Même mon oncle, malgré la douleur et l'humiliation, la scrute avec un œil lubrique. Il aurait encore sa bite, sûr qu'il banderait. Mais pour l'heure, il essaie de ne pas tomber raide mort et murmure un faible « cowabunga » qui en dit long. T'inquiète Tonton, on va trouver un moyen de te sauver. Hannah est là, on n'a plus rien à craindre.  Mon amour, ma reine, ma déesse, mon ange.
        
         Hannah, un flingue dans chaque main, annihile tout sur son passage. Une balle, un ripper, une balle, un ripper, une balle, deux rippers. Le couloir menant à la cafèt' n'en finit pas. Plus on avance et plus il y a d engeances autour de nous. Ils arrivent de tous les côtés et je ne peux même pas aider ma demoiselle. J'aimerais ne pas passer pour un faible devant elle, mais comment faire sans flingues ? Alors je tente juste de ne pas me faire mordre. Je continue à claudiquer avec pour mission la porte. Pas facile lorsque l'on sent que les rippers fondent sur nous telles des harpies. J'entends leurs hurlements de douleur, leurs mâchoires qui tentent désespérément de mordre avant de rendre l'ultime souffle, les griffes, les ailes. Mais je ne les vois pas. Je veux atteindre cette putain de porte avant que Tonton ne crève. Je n'ai qu'elle dans mon champ de vision. Et Hannah. Lorsqu'elle tue, son aura grandit. Un sourire immense illumine son visage. Elle aime ça. Elle aime les tuer. Elle aime lorsque le Mal est détruit.

         Puis soudain, nous entrons dans la cafétéria. La beauté qui me précède stoppe sa course si brusquement que je lui rentre dedans. Avec Tonton à moitié dans les vapes, agrippé à mon épaule, je n'arrive pas à me stabiliser, chancelle, et nous tombons à ses pieds. Hannah, impassible et toujours debout, regarde tout autour d'elle. Des créatures. Elles sont partout. Sur et sous les tables, les chaises, derrière les comptoirs, rampant sur le sol, sur le plafond... Les murs à la base jaunâtres sont recouverts de rippers. Et le soleil qui ne veut toujours pas revenir. Nous sommes trois face à la plus grande concentration de créatures démoniaques qu'il puisse y avoir sur cette planète. Un trou noir. Voilà à quoi ça me fait penser. Nous sommes plantés là, face à un trou noir. Putain ! Je ne veux pas crever dans un réfectoire. Je lève les yeux vers ma dulcinée. Ex dulcinée.

         Tranquillement, elle recharge ses deux flingues sans quitter cette masse grouillante du regard. Hannah sait qu'ils vont fondre sur nous dès qu'elle n'aura plus de balles. Alors à quoi cela pourrait-il servir de se précipiter ? Elle peut en dégommer quelques-uns, mais pas tous. Et ça, tout le monde dans cette pièce l'a compris. Et ça en fait du monde, croyez moi. J'entends quelques ricanements. C'est ça, riez raclures. On va peut-être crever, mais on mourra en héros. Une voix s'élève soudain. Et, comme si elle avait deviné nos pensées hurle : « Bientôt vous rejoindrez nos rangs ! ». Merde. Sur le coup je n'avais pas pensé à ce détail. Plutôt périr en être humain que vivre comme ça. Me gaver de sang, très peu pour moi.

         Alors que je commence à penser à la vie après la mort, et au fait que je ne saurais peut-être jamais si les 9 cercles du paradis existent, Hannah hurle : « FERMEZ LES YEUX ! ». Pas le moment de réfléchir. Je plaque le visage de Tonton sur le sol, et exécute l'ordre donné par mon ange. Si je ne vois rien, je peux quand même sentir et entendre. Et bon dieu, quelle odeur pestilentielle. Une odeur de cramé, de chairs en décomposition, de mort, qui me prend à la gorge. Les cris de douleur, les hurlements d'agonie se font échos. On se croirait en enfer. Je me doute que les bruits sourds sont ceux de corps tombant sur le carrelage. Pourtant, je n'entends aucun coup de feu. Bordel, qu'est-ce qu'il se passe ?

« Tu peux ouvrir les yeux »

         Tout est blanc autour de moi. Je suis mort ? On m'a toujours dit qu'avant de passer dans l'outre-monde, il y a une lumière blanche qui nous enveloppe. Une lumière apaisante. Je baisse les yeux et vois Tonton toujours plaqué contre le sol, grimaçant de douleur. Puis le voile se lève. Et plus il se lève, et plus je commence à comprendre qu'il s'agit d'une aile. Une aile qui bizarrement a pour propriétaire la seule femme qui trouve grâce à mes yeux. Hannah. Mon ange.

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